N'AYONS PAS PEUR DES MOTS

Publié le par LEY-MPWURU

 

L’enjeu aujourd’hui c’est de porter à la tête du pays par les moyens légaux un digne fils qui avec l’aide de la communauté nationale toute unie saura trouver des solutions concrètes aux problèmes de chômage, de pénurie de carburant, de tables et bancs (pour ne plus voir des enfants se vautrés au sol), de santé (pour ne plus regretter des personnes qui meurent à fleur de leurs âges faute de soins comme ce jeune homme de 22 ans qui a succombé hier à Mboubée (Abala) à la suite des morsures d’un serpent).
L’enjeu c’est également que ce fils présente au pays un dessein, des objectifs pour l'arrimer vers des lendemains meilleurs. Le congo, et  nous ne cessons de le dire  est à la traîne de toutes les nations de l’Afrique.

Sur ces projets la classe politique congolaise est partagée entre deux volontés : le changement du système politique vieux de plus d’un quart de siècle et la poursuite de l’action qui profite à une minorité de la population quand la grande majorité peine à se nourrir, s’habiller, se soigner et se loger.

Ceux qui pensent que le Congo est désormais sur les rails et qui s’auto-congratulent après onze ans d’exercice auront une tâche très ardue. Nos bienheureux ont une vision quelque peu hémiplégique de la réalité et ont le plus grand mal à percevoir la contestation grandissante dans le corps social du pays. Ils n’entendent pas les cris de la souffrance d’un peuple abusé qui s’écroule sous le poids de la misère et la pauvreté à l’indifférence générale de tous. Ils ne ressentent pas la frustration très manifeste du peuple lorsqu’ils roulent en trombe à bord de gros véhicules dans des quartiers dont les rues sont jalonnées de dos d’ânes à l’envers. Ils refusent de reconnaître que nous vivons désormais dans une société où cohabitent désormais la faune et la flore, où les mœurs, us et coutumes ne sont plus les sanctuaires de notre société. Au vu de tout cela, il est bien évident qu’ils n’ont qu’une seule option : refuser la sanction du peuple en imaginant mille combinaisons pour s’assurer une victoire aux élections présidentielles avant même que le premier tour se soit  déroulé.

De l’autre côté, le FUPOC dont la stratégie et la démarche sont en adéquation avec l’espérance du peuple exige des élections libres et  transparentes pour tous.

C’est de cette opposition qui n’a pas pris part à la concertation que le pouvoir de Brazzaville traite d’opposition radicale, le mot est à chaque fois repris par la presse gouvernemental comme si l’opposition ne devrait jouer son rôle dans un Etat dit démocratique. Ceci étant au Congo, le ridicule ne tue pas comme il est aussi possible que l’on peut constater qu’un tronc d’arbre qui a séjourné dans nos eaux douces se serait transformé en crocodile.

Au lieu de chosifier le concept et lui donner un sens, l’opposition se défend et cherche à hue et à dia les arguments  pour se débarrasser de cet attribut.

Je dis, n’ayez pas peur des mots car pour une fois vous êtes mieux servis que ceux qui l’ont jeté en pâture.

Si l’on veut bien lire l’abondance littérature politique sur la sémantique du mot Radical, on serait tenté de l’accepter. Le radicalisme n’a pas pour synonyme le « casuis belli ». Il n’est pas que doctrine mais aussi une conception très pragmatique et humaniste de l’action publique. Il est une attitude intellectuelle consistant à reprendre les questions à partir du commencement, à leur racine.

En Angleterre sous la houlette de  Jeremy Bentham (1748-1842), le radicalisme anglais avait pour fondement le principe du plus grand bonheur pour le plus grand nombre. La force et la persuasion de ses précurseurs ont conduit les anglais vers le suffrage universel en 1867.

En France, le mot est entré dans le discours politique en 1840 pour désigner les républicains hostiles à la monarchie de juillet. Ledru Rollin (1807-1874) et les radicaux ont milité pour l’instauration du suffrage universel, la liberté, l’égalité et la laïcité en France. Sous le Second Empire, ils incarnent l’opposition républicaine, réclamant un suffrage universel véritable et non détourné au profil d’un homme comme l’avait fait Napoléon III. Christiane Toubira, Député de la Guyane (Radicale de Gauche) a donné son nom à la loi française votée le 10 mai 2001 qui reconnaît comme crimes contre l’humanité la traite négrière transatlantique et l’esclavage qui en a résulté. Son action justifie la genèse et l’essence même du radicalisme.

Au Congo,  l’opposition tombe à pic. Ce sont alors les propagandistes du régime qui lui balisent le chemin de la victoire dans les urnes ou dans la rue. Saisissez –le, tant que vous restez  opposants radicaux  dans l'unité et la cohérence.
 

 

 

                                                                       Y-M DOUNIAMA

                                                                   Assimpoh.over-blog.org      

 

Publié dans Point de vue

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