La Monographie et perspectives du canton de Mboubée

Publié le par LEY-MPWURU

I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE DU CANTON :

Situé au centre ouest du Congo, dans le Département des Plateaux, à cheval entre les centres urbains de Djambala, capitale du Département, Gamboma, Abala et Okoyo (Cuvette ouest), le canton de M'Boubée est une circonscription administrative constituée de 11 villages satellites qui entourent M'Boubée, Chef lieu du canton. Il fait partie de la Sous-Préfecture d'Abala et compte deux (2) centres d'état-civil sans moyens de fonctionnement, 6 écoles Primaires en abandon et sans personnel, un collège d'enseignement général, lui aussi abandonné et 3 dispensaires complètement dans le délabrement total. Pour mémoire : Il y a plus de vingt ans qu’aucun infirmier n’a plus jamais été affecté.

 

II - POPULATION :

Avec près de 3000 habitants (ce n’est qu‘une estimation) dont 60% ont moins de 30 ans, le canton de M'Boubée peut compter sur le dynamisme de sa jeunesse, encore peu organisée, mais déterminée à trouver des solutions à ses problèmes sur place. La "diaspora" de Brazzaville (qui compte une importante communauté), de Gamboma, de Pointe-Noire et celle installée à l'étranger gardent de solides relations multiformes avec le canton.

L'Association "Ass I'Mpoh", collectif des associations oeuvrant pour le développement du canton constitue l'un des relais les plus visibles. Pays de traditions séculaires au carrefour de plusieurs influences culturelles, le canton de M'Boubée occupe ainsi une position centrale que les associations entendent réhabiliter et réaffirmer.

 

III - PRESENTATION DE M'BOUBEE ET DES VILLAGES SATELLITES :

 

Langue parlée : le Français (langue officielle), Lingala (langue nationale) et le Gangoulou (TEKE).

III 1 - M'BOUBEE :

Présentation : Chef lieu du canton, le village de M'Boubée compte plus de 747 habitants. Sa position centrale dans le Département des plateaux l'éloigne pratiquement de toutes les grandes villes ou centres administratifs du Département.

 Il est situé à :

-     75 km de route carrossable de la Sous-Préfecture d'Abala, dont la capitale est Abala ;

-     185 km de la ville de Gamboma, agglomération plus importante qu'Abala et qui est elle-même à 345 km de Brazzaville par la R.N 2 (route bitumée) ;

-     210 km de la ville de Djambala, capitale de la région.

Infrastructure administrative : un Centre d'état-civil animé par un secrétaire du Comité de Village.

Infrastructure scolaire : une école complète (CP 1 à CM 2) et un collège d'enseignement général.

Infrastructure sanitaire : un dispensaire, fruit de la coopération RFA-Congo. Le bâtiment construit dans les années 60 avec du matériau durable, long de 25 mètres , il comprend : 8 salles servant aux soins, aux accouchements  et une case pour l'infirmier.

III 2 - VILLAGES SATELLITES :

 

1)            Akabi : à 43 km de M'Boubée. Ce village a une école primaire complète (CP au CM 2). Il n'y a pas de dispensaire.

 

2)            Nkoué : à 11 km de M'Boubée. On trouve une école primaire incomplète (CP au CE 2) et pas de dispensaire.

 

3)   Bvi-sur-l'Etaan : à 9 km de M'Boubée. Village sans école mais faisant partie de la circonscription scolaire de Nkoué (situé à 2 km).

 

4)   Enta : à 5km de M'Boubée. On y trouve une école primaire complète et un dispensaire à l'abandon.

 

5)      Akou : à 15 km de M'Boubée. A Akou, il y a une école primaire complète.

 

6)      Nkan : à 10 km d’Akou. L’école la plus proche est celle d’Akou ;

 

7)       Mouan : village sans école ni dispensaire. Il fait partie de la circonscription de Mouoni à 9 km.

 

8)            Odjouli :  à 20 km de Mouoni, village sans école ni dispensaire. Ces trois villages (6,7,8) font partie de la circonscription de Mouoni.

 

9)            Mouoni : On trouve une école primaire complète et un dispensaire à l'abandon.

A ce jour, toutes ces infrastructures sont en état de délabrement et abandonnées par les pouvoirs publics. Les habitants se sont mobilisés pour entretenir l'illusion de l'école en recrutant des enseignants bénévoles, mais faute d’un  traitement régulier de ces enseignants  ont dû abandonner les établissements.

 

IV - L'ECONOMIE :

 

1)   Les routes :

Eloigné des principales voies d'intérêt national, le canton est néanmoins traversé par une route carrossable d'intérêt régional reliant Djambala, Abala, Gamboma et dans une moindre mesure Okoyo, dans la cuvette ouest.

 

Entrecoupée de plusieurs rivières sur lesquelles s'érigent actuellement des ponts, cette  route carrossable constitue la colonne vertébrale du canton et donc son point névralgique, de par l'importance des échanges économiques entre les villages et les centres urbains. Bien que secondée par une voie de délestage, et traversant plusieurs reliefs dénivelés, accentués, la route n'a pas été entretenue depuis plus de 30 ans !

 

C'est dire le sentiment d'abandon ressenti par les populations. La construction de ponts sur les nombreuses rivières qui sillonnent cette voie  départementale n’ont entamé l’enclavement dans lequel se trouve ce département, notamment dans l’axe Ollombo -Abala-Ossélé-M'Boubée-M'Bon-Djambala, sans oublier la médiane Gamboma-Ossélé-Okoyo-Lékéty. L’axe Lékéty-Mboubée utilisé par les populations sous forme de piste serait à réhabiliter. Son ouverture constitue le nœud de tous les échanges et du développement inter - départemental et devrait mériter toute l'attention de l'Etat et des collectivités publiques

2)            L'agriculture :

Le canton est une zone à vocation agroalimentaire. C'est l'un des greniers les plus prometteurs des plateaux. Pays à vocation agricole, le canton de M'Boubée produit plusieurs espèces de cultures vivrières, agropastorale et agro-industrielle.

On cultive ainsi :

·   le café et le tabac qui fut la renommée du canton il y a quelques années,

·   le manioc consommé sous forme de pain, de tubercule et de foufou (farine de manioc), dont le canton de M'Boubée s'érige au bon rang dans les exportations vers les grandes agglomérations (Brazzaville, Pointe-Noire). Les ignames, les patates douces, les arachides, les bananes y sont cultivés.

D'autres cultures à vocation industrielle comme le cacao, le coton, le riz n'ont pas prospéré faute d'encadrement. Les moniteurs agricoles qui étaient affectés pour superviser et encadrer les paysans dans les travaux agricoles sont partis et ne sont plus revenus depuis la disparition de l'O.N.C.P.A. L'expérience est à renouveler en impliquant AGRICONGO comme partenaire.

Les forêts primaires non inondées et inondées regorgent d'essences rares non exploitées à ce jour.

On élève les poulets et les caprins à l'air libre.

 

3)   Les ressources minières :

Le sous-sol recèle des richesses inexplorées (à ce propos, l'absence notoire de cartographie complète et référencée du district et du canton est un manquement déplorable). Le sable, l'argile et le grès, matériaux de base de construction en abondance ici ne sont pas valorisés. Les sondages miniers non confirmés attestent d'un sous-sol prometteur.

 

4)   Le tourisme :

Le relief du canton de M'Boubée offre une mosaïque panoramique à valoriser. Les lacs, dont le plus important N'Koueyi prend les allures du lac Tchad. Les rivières comme la M'Pama, l'Etaan, les plaines, les montagnes avec des altitudes oscillant entre 600 et 800 mètres, notamment à Mouoni, où rivalisent les deux pics N'Gossyi et N'Gossouin, les vallées bordées de forêts galéries offrent un magnifique spectacle aux visiteurs. A cette fin, trois sites retiennent particulièrement l'attention du touriste : la vallée située entre Odjouli et N'Koué, celle située entre N'Koué et M'Boubée, puis celle reliant les villages de Mouoni, Moua et Akou.

 

Pays d'accueil et de traditions séculaires, le canton de M'Boubée est riche de son passé fait de vestiges pré-coloniaux et d'épopées guerrières sous la colonisation qui ont ainsi forgé auprès des populations des traits de caractères portés sur l'effort, la dignité et le sens aigu des responsabilités.

C'est un pays des "NGUI", c'est-à-dire, détenteur du droit coutumier qui régule les évènements de la cité : deuils, mariages, conflits, adultères, le sacre des notables.

Passez dans ce canton. Vous y découvrirez un peuple qui a su conserver toutes ses danses ancestrales comme : Ongnié-Ngnié, Anfouélé, Ngooto, Olagna, Oquihi et M'Bvihi (la danse des chasseurs).

Des tournois insolites de football sont organisés entre les jeunes célibataires et les mariés. On y découvre aussi le Ndjago, jeu des jeunes filles et plusieurs autres jeux qui écourtent les nuits noires et prolongent les journées dans cette partie du Congo Brazzaville.

En somme, les traditions, le dynamisme de la jeunesse, des forêts galeries importantes mais fragiles, la faune, la flore, les richesses halieutiques, minières (à attester) et le tourisme sont autant d'atouts et constituent une plate-forme multidimensionnelle sur laquelle le développement et la mise en valeur de cette zone sont possibles.

                                                                    Pour le bureau de l'Ass-I'MPOH
                                                                    Y-M. DOUNIAMA

                                                         

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Point de vue

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